Dimension : 23 cm, Nbr de pages : 220 p.,
Résumé :
A la lecture de ce passionnant ouvrage collectif, le mot fameux de Clemenceau vous saute au visage : ''La guerre ! c'est une
chose trop grave pour la confier à des militaires.'' Et pourtant, nos glorieux généraux en auront fait tuer, du monde, pendant cette ''Grande '' guerre, ni fraîche ni joyeuse !... 22% des mobilisés du canton n'en reviendront pas, au moins 200 mutilés, sans compter les morts ultérieures, non comptabilisées, des suites de blessures ou de gazage.
C'est le constat accablant qu'on ne peut manquer de faire en prenant connaissance de la réalité, trop souvent ignorée, du front et de ce qu'on nommait alors l'''arrière''. Tout le mérite en revient à l'association Mémoire du canton du Faouët qui, par son remarquable travail, donne à voir les conditions de vie - et de mort - de la population de tout un terroir durant ces années
terribles.
Basé sur un patient et difficile collectage d'informations aux sources les plus diverses (services historiques des armées, ar-
chives départementales et municipales, survivants...), ce document, à la fois étude ethnologique et statistique, aurait pu être
aride. Il n'en est rien : le parti pris de faire témoigner largement les survivants de l'époque et ''parler'' les archives lui donne une extraordinaire densité humaine et en rend la lecture aisée comme celle d'un récit.
Lettres de poilus à leurs familles, journaux rédigés au front dans de petits carnets à carreaux, biographies, on y apprend bien des choses sur la saignée opérée en France - et spécialement en Bretagne, comme chacun sait, la campagne fournissant surtout des fantassins, particulièrement exposés. Bien que les faits soient toujours présentés avec grande pudeur, on peut imaginer les drames familiaux qui s'ensuivent...