Caractéristique matérielle : ILL. EN COUL., Dimension : 27 cm, Nbr de pages : 1 VOL. (130 P.),
Shoah -- Pays-bas -- Bandes Dessinées:Guerre Mondiale (1939-1945) -- Enfants -- Pays-bas:Bandes dessinées
Résumé :
Il y a des rendez-vous que l'on ne peut maquer. Cela a été le cas avec Anne Frank.
Parce qu'il m'a semblé important que son message perdure encore et encore. Si j'arrivais à faire entendre ce message, ne serait-ce qu'à un seul lecteur qui n'aurait pas ouvert le livre d'origine, alors cela devenait important de m'y consacrer.
Si la bande dessinée touchait un public nouveau, cela devenait utile. Et si cette adaptation donnait envie de lire le livre, cela devenait
indispensable. Il m'a fallu pour cela définir une approche qui soit totalement respectueuse mais qui permettait également de capter et
retranscrire l'émotion du texte, sans redire ni refaire. En un mot, il fallait que je sois libre. Que j'adapte. Que je coupe, voire même que j'invente ce qui n'était pas dit, juste murmuré. Difficile avec un texte pareil, porteur d'un message si précieux.
Cet angle s'est imposé de lui-même. Anne aurait pu être ma grand-mère. Mais en lisant son journal, elle ressemblait plutôt à ma fille.
Ou à ma soeur.
Bien sûr, il y a ce témoignage angoissant sur les horreurs nazies, mais il y en a un autre bien plus optimiste : peu importe l'époque, les ados et pré-ados ont tous les mêmes préoccupations, les mêmes questionnements et les mêmes joies. Anne a permis par son journal
de resserrer les liens avec ma grand-mère. Maintenant, je la vois autant comme une sale petite chipie, un feu follet plein de vie, que
comme une personne sérieuse, une adulte, voire une sage.
L'important pour moi, pendant l'écriture, a été de rester sur la corde. Entre l'insouciance de l'adolescence et la terreur qutidienne de ceux qui se cachent. Entre la joie et l'indicible. De ne pas faire dire ce que je sais de ce moment de l'Histoire. De ne pas avoir le recul.
L'important a été d'être Anne.
Anne disait qu'elle voulait que ses écrits la fassent continuer à vivre après sa mort. J'espère que cette adaptation contribuera à ce doux voeu.
ANTOINE OZANAM