Un soir à la nuit tombante, au début des années quarante, un père et sa fille arrivent dans un village de Haute- Autriche sur une carriole tirée par un cheval, avec leurs malles et leurs meubles, et s'installent dans une ferme abandonnée qui leur a été attribuée. La jeune fille traumatisée serre dans son poing un bouquet de lilas rouge. Les seuls témoins de leur arrivée sont l'aubergiste du village et un enfant simple d'esprit, le petit Franz, incapable de raconter ce qu'il voit. À l'image de cet enfant, tout ce livre, histoire d'une famille de paysans autrichiens sur quatre générations, est aux prises avec le silence. Cinquante années où les destins individuels s'entrecroisent sous le signe de l'histoire tragique du XXe siècle dans laquelle ils sont pris. Pourquoi le patriarche, Ferdinand Goldberger, chef de section du parti nazi, a-t-il dû fuir son village d'origine et s'installer dans une autre région? Le lecteur le verra se rendre coupable au moins d'une autre action indigne, en éprouver même du remords, mais son crime originel restera ignoré de sa fille, de son fils appelé comme lui Ferdinand, puis de ses trois petits-enfants - Paul, Thomas et Maria - sur lesquels pourtant ce secret ne cessera de peser....... Avec Lilas rouge, Reinhard Kaiser-Mühlecker raconte, dans une langue somptueuse, le destin de l'Autriche rurale aux prises jusqu'à nos jours avec l'héritage trop lourd à porter des années du nazisme. La littérature de langue allemande n'avait pas produit depuis bien longtemps une fresque narrative de cette richesse et de cette ampleur, comparables à celles des plus grands classiques européens.