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Oui, l'eau s'est animée, elle a bougé sous mon souffle. Et ce monde d'arabesques, ce monde issu de l'eau et de mes rêves, c'était mon monde, il me répondait et il m'entraînait... Parfois une eau froide et lente. On dit qu'elle croupit mais elle recelle des trésors, elle est grosse de milliers d'existences minuscules, elle offre des feux d'artifice miniatures à qui sait les voir. Parfois l'enivrante musique du ressac, ce clapotis délicat, avec ses teintes irisées et changeantes...

L'éclusier fait partie de ces petits métiers qui, durant des siècles, animèrent les rives de la Charente. Rouage essentiel du trafic, il vit en contact étroit avec le fleuve et ses gabariers, épris du même sentiment d'aventure et de liberté que représente un bateau destiné à rejoindre la mer, sans toutefois jamais dépasser Tonnay-Charente. Sérénité du fleuve, rôle premier du métier, une existences rythmée par le passage des gabares, elle-même ordonnée par le niveau des eaux... Jusqu'au jour où tout bacule : l'écluse était un refuge, elle devient un obstacle à une folie dont le paroxysme coïncide avec les débordements du fleuve. S'il est un roman où l'identité du fleuve Charente ressort avec force, c'est bien celui-ci : le lent mouvement des gabares évoque une opulence calme et un équilibre que rien, en apparence, ne peut abîmer; sauf peut-être une projection dans le rêve, celui d'aventures océanes faites pour oublier le quotidien.

Si l'on en croit les géographes, depuis qu'un pont la rattache au continent, Oléron n'est plus une île... Mais d'où vient cette sensation d'éloignement de toute chose, qui saisit chacun d'entre nous vers novembre ? et ce n'est pas seulement la brume qui se lève et chache la ligne d'horizon, le clocher de Marennes disparu, le pont lui-même... Ca vient de plus profond, le vent rend une musique, presque un ressac, et c'est la carte de l'île qui revient frapper à la porte, elle a toujours frappé ainsi quand on était enfant, penché sur des livres. Ile au Trésor, île Lincoln, île Kerguelen, île du Désespoir, île d'Oléron, les unes et les autres toutes aussi réelles. On corne la page du livre à l'endroit de l'image, on y revient sans cesse au fil de sa lecture, chercher dans la gravure autre chose que ne disent pas les mots, le sésame de la rêverie. On est là, à suivre du doigt un contour, et dedans des histoires disent cet étrange malaise, le west-end blues, vivre sur la bordure, l'eau, le vent, l'écorce et le sable. Cette réalité insulaire inspire des dix nouvelles qui composent ce recueil de Thierry Guilabert magnifiquement complété par la reproduction de 24 tableaux de Dominique Barreau.

Que l'on vienne du marais de SAINT-AGNANT, des "claires" de la SEUDRE, du pont d'OLERON ou des plaines de MAUZAC, on voit de très loin se profiler à l'horizon l'élégante silhouette du clocher de MARENNES pointant sa flèche gothique dans le ciel de SAINTONGE. Dans les années 1960, à l'occasion de la première illumination du clocher, Monsieur André BAUDRIT avait écrit un petit opuscule intitulé "L'EGLISE de MARENNES", à la lumière de l'histoire". Ce document fut rapidement épuisé. Nous adressons nos remerciements aux héritiers BAUDRIT qui nous ont permis de rééditer cet ouvrage avec le même titre et dans son intégralité. Il retrace les vicissitudes de l'église et du clocher au cours des siècles. Comme tout monument, cet édifice nécessite un entretien constant. Le lecteur trouvera à la fin de l'ouvrage la chronologie des travaux faits au cours des dernières années. Ils ont pu être réalisés grâce à la participation des Monuments Historiques, des collectivités territoriales (Conseil Régional, Conseil Général) et de la Commune de Marennes. Rendons enfin hommage à ces bâtisseurs de cathédrales, compagnons anonymes animés d'une foi ardente qui, au cours des siècles, ont transporté et hissé avec des moyens rudimentaires les cinq mille mètres cubes de pierre nécessaires à la construction de ce magnifique édifice. Si MARENNES évoque, pour le touriste gastronome, les délicieuses huîtres vertes de "CLAIRES", l'amateur d'art est toujours désireux d'en connaître plus sur l'histoire des monuments qu'il rencontre sur sa route. Nous espérons que cet ouvrage satisfera sa curiosité. Jacques HERVE Marennes - Pâques 1993

"Loti ? Quand as-tu rencontré la mer ? J'écris : la Mer, avec majuscule, le Grand Océan ; non cette surface d'eau molle, presque impotente qui frange le pays saintongeais, et dont l'émiettement d'îles - île Madame, île d'Aix, île d'Oléron, plus haut île de Ré - achève d'aspirer les forces. Ton premier rendez-vous avec la mer, Loti, est un "bref et lugubre tête-à-tête" lors d'une saison de plage près de Royan. Tu as cinq ans, peut-être six. As-tu acquis là, comme tu le prétends, la certitude de ta vocation maritime ? Rien n'est moins sûr. Le pinceau est complaisant qui fait le portrait de l'artiste. Tout homme arrivé connaît la tentation de retoucher son passé, couvrant ses fautes d'une ombre bienvenue, rehaussant ses mérites avec une valeur claire, projetant sur ses moindres actes une lumière d'ensemble qui unit tout : voilà comment une vie devient destin sous l'oeil indulgent du mémorialiste. Je n'y crois pas..."

"L'espoir assiégé", c'est le siège vécu de l'intérieur de la ville, avec ses grandeurs d'âme, ses illusions, ses petitesses aussi Une minutieuse reconstitution historique d'un quotidien qui se fait de plus en plus oppressant. A travers les derniers moments du héros, Josué Jansen, un commerçant rochelais que sa foi huguenote rend à la fois très tolérant pour les autres et fataliste pour lui-même, s'ébauche un "roman vrai" de La Rochelle.

A Rochefort, depuis 1997, dans l'ancien Arsenal maritime, une équipe de passionnés reconstrui la frégate "Hermione", qui permit à La Fayette en 1780 de traverser l'Atlantique pour rejoindre l'Amérique. Ce grand navire en bois, témoin d'une période phare de l'histoire maritime française, renaît sous les yeux du public qui peut ainsi découvrir le travail des charpentiers, des forgerons, des gréeurs, des calfats, des voiliers... Les photos de Francis Latreille et les textes d'Yves Gaubert racontent, étape par étape, cette aventure unique, avec des illustrations de Gilbert Maurel et une préface de Benedict Donnelly.

Par les chemins qui s'en vont à la mer. Bordés de Tamaris de pins et de cyprès, retrouver le parfum des saisons ! S'enivrer de soleil d'air pur et de lumière... Respirer la nature dans sa grâce première... Rêver devant la mer qui baigne l'horizon.

La plus méridionale des îles du Ponant, et la dernière au regard des puristes, se cache au débouché de la Charente, ancrée au large d'un port qui fut longtemps un arsenal glorieux : Rochefort. L'île d'Oléron lui fait de l'ombre, l'île de Ré lui vole son soleil, Aix est un petit paradis à cheval sur un âge indécis habité par l'Histoire.

Quand la Charente sort de son lit et dévaste tout sur son passage, Madeleine Chapsal, l'écrivain - La Maison de Jade, On attend les enfants, Mères et Filles, l'Inventaire -, fait partie des sinistrés. Sa maison au coeur de Saintes, que vient de lui léguer son père, avec ses vieux meubles et ses souvenirs, est envahie. La romancière raconte. Rien ne freine la furie des eaux : ni les pompiers, ni les CRS, pas même le préfet ou le président de la République, François Mitterand, venu en personne et en bottes ''gauger'' dans les rues inondées. A l'impuissance individuelle et collective s'ajoute l'angoisse. ''Soudain je comprends ce qu'incarne cette inexorable montée du fleuve qui nous grignote tous, jour après jour, c'est le sentiment de notre mort.'' Heureusement, il y a les autres. Tous les ''pieds humides'' s'entraident pour sauvegarder, déménager le mobilier, le hisser sur parpaings. On se réconforte mutuellement, on se ravitaille, on trouve le moyen de rire ensemble. L'Inondation est le récit heure par heure du surgissement d'une crue dans une ville qu'elle désorganise, comme elle fait ''dériver'' chaque inondé jusqu'au fond de lui-même. Une méditation sur la vie, la mort, la puissance des éléments et aussi la découverte de l'essentiel : la solidarité. ''C'est, écrit Madeleine Chapsal, la leçon que je tire du fleuve.''

''Mais ce crépi blond comme le sable chaud qui se teinte d'ambre clair quand le soleil s'affaisse? Et ces plages de gris où le lichen s'incruste, coeur blanc bordé d'or, là, sous la gouttière? Et ce vert pâle mêlé d'azur des anciens sulfatages quand le grand-père était du monde et qu'il pouvait encore du haut de son échelle actionner le piston de son bidon de cuivre? Alors inutile de pousser la porte, vous savez qu'elle est là, assise à la fenêtre, égrenant de ses doigts douloureux trois haricots et quatre fèves pour la soupe du soir.'' Conseils pour peindre une maison de Saintonge... Souvenirs d'un enfant encore ému de son village... Une palisse où dénicher les pies, une école où se faire la main aux lettres à l'anglaise, une grand-mère qui sait que la bouchée du roi est celle où la confiture est plus épaisse que le pain... Et ces portraits de personnages d'une rare sensibilité...

Avec l'Histoire de la Charente-Maritime, les Editions Bordessoules présentent aujourd'hui un tableau synthétique et original du passé de l'Aunis et de la Saintonge. Faisant suite aux ''Pays des Deux-Sèvres'', cet ouvrage s'inscrit dans le Collection Hexagone qui se propose de réaliser une étude de l'Histoire de France à travers ses départements. Textes et documents, titrés, classés, regroupés dans un cadre à la fois chronologique et thématique, conduisent à une découverte concrète de la vie politique économique et sociale de la Charente-Maritime au cours des siècles. Thèses et mémoires universitaires, articles de revues, dossiers documentaires et publications pédagogiques ont, certes, déjà permis au cours de ces dernières années de mieux connaître l'Histoire de notre département, mais le plus souvent ces travaux ne concernent qu'une brève période historique et ne sont accessibles quà une minorité de spécialistes. Il a donc paru souhaitable de faire connaître à un public plus large (amateurs d'histoire locale, touristes, enseignants et étudiants) le passé d'un département né de l'union de deux provinces : l'Aunis et la Saintonge, qui ont toujours joué un rôle de premier plan dans l'Histoire de France.

"Terre de lumière et d'eau, traversée de chemins ancestraux et de cours d'eau sinueux, la Charente-Maritime est une palette qui offre au visiteur de goûter à maintes nuances et à de saisissants contrastes... "Nuances et diversité, tels sont les caractères d'un paysage façonné par les éléments et les hommes, éclairé par cette incomparable luminosité océane qui n'est pas sans évoquer certains ciels d'Italie..."

Une balade à la découverte des côtes de Charente-Maritime et des îles de Ré, Aix, Madame et Oléron, entre marais, forêts, falaises et grandes plages, carrelets, petits ports et bassins ostréicoles.

Bibliothécaire de la ville de La Rochelle, membre de nombreuses société savantes, L. Delayant se propose de mieux nous faire connaître le passé de la Charente-Maritime à travers une histoire chronologique du département, qui offre une foule de renseignements sur le passé des villes et villages. Il a puisé dans les travaux des plus célèbres historiens de la région, compulsé quantité de documents pour nous livrer un ouvrage écrit dans un style limpide, qui ne néglige pour autant aucune information. Les évènements marquants et secondaires nous sont exposés dans un récit de détails et d'anecdotes, mais qui ne perd jamais sa cohésion. Les personnages prestigieux sont ressuscités, tel ''le belliqueux Sourdis'', archevêque de Bordeaux qui prit l'initiative de restaurer l'abbaye de Sablonceaux, après sa destruction pendant les guerres de religion, en 1632, ou encore Charlemagne, qui divisa le pays qui forme l'actuel département en comtés et vicomtés, en 778. Certains épisodes du passé des communes nous sont aussi révélés : nous apprenons par exemple que Surgères fut déclarée ville en 1333, et obtint sa charte de libertés. Nous redécouvrons aussi les étapes importantes de l'évolution industrielle et technique dans le département, comme la création de la première ligne de télégraphe qui vit le jour entre Paris et La Rochelle, en 1853. Un index des noms des lieux et de personnages conclut l'ouvrage et facilite sa consultation. Bien documenté et d'une lecture agréable, le présent ouvrage constitue un précieux document pour tous les amateurs d'histoire régionale.

L'accélération de l'Histoire est aujourd'hui si rapide qu'en quelques décennies seulement, la France est passée d'un monde aux valeurs ancestrales et immuables à un monde nouveau où le style de vie, la vie sociale et culturelle annoncent déjà le XXIe siècle. Jean Combes et Jacqueline Fortin ont cherché à mettre en lumière le passé le plus récent (1870-1939) de l'Aunis et de la Saintonge. Ils ont souhaité, par une iconographie diversifiée, et par un texte conçu pour un large public, faire revivre la vie des charentais d'autrefois, héritiers d'une longue tradition et dépositaires de cette ''âme'' du terroir charentais qui vit encore au coeur de chacun de nous. LA CHARENTE-MARITIME AUTREFOIS s'adresse à tous ceux qui désirent retrouver les racines de la société charentaise contemporaine.