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Quand on évoque la notion de ''coutumes'', on pense souvent à celles de nos aînés ou à celles consignées par quelques folkloristes du début du siècle. Mais c'est sans remarquer qu'autour de nous des habitudes, des manières de vivre et d'agir, consacrées pour certaines par l'usage local ou plus récemment ''organisées'' pour d'autres, sont encore légion. Ce premier volume de Coutumes en Charente-Maritime en présente quelques-unes, tantôt en pleine évolution. En exprimant les modèles passés et en évoquant les transformations actuelles, cet ouvrage témoigne de l'évolution d'un ''pays'', d'un département, d'une région et de sa capacité à s'adapter au présent qu'il importe aujourd'hui de découvrir.

Crazannes, ''château du Chat botté'', mais aussi premier manifeste de la Renaissance en Saintonge, s'offre à la prée de Charente comme un grand livre de pierre. Le sens de sa célèbre façade sculptée restait un mystère, que Nicolas Faucherre et Antoine Pellerin éclairent aujourd'hui d'un jour nouveau, celui d'un message codé par l'alchimie. Avec ses jeux de mots, ses symboles, son langage ésotérique et imagé, l'alchimie, cet art de transformer la matière, qui est aussi une quête de connaissance philosophale et une tentative d'explication globale du monde, connut une grande floraison au XVIème siècle, au pont d'imprégner l'esprit du temps, celui des acteurs économiques et politiques pour le moins. Dans la région, l'intervention d'alchimistes est ainsi attestée, comme à Dampierre-sur-Boutonne, à Coulonges-sur-l'Autize ou à La Rochelle, sans qu'on sache souvent qui, maître d'oeuvre ou maître d'ouvrage, était l'anonyme qui avait conçu ce langage codé compréhensible des seuls initiés. Mais n'est-ce pas dans l'épaisseur du mystère qui entoure la genèse que réside la clef même de toute oeuvre hermétique? En croisant l'analyse archéologique et la culture alchimique, l'ensemble de la façade retrouve sa signification et sa cohérence; celle d'une ''métaphysique opérative'' magnifiquement inscrite dans la pierre. Pour parvenir au terme de leur enquête, les auteurs ont dû reconstituer l'étonnant parcours de certaines des sculptures, déposées, replacées, re-sculptées au cours des péripéties du classement, du déclassement et du reclassement du château au titre des Monuments historiques dans le premier quart du XXème siècle. Crazannes est donc bien un logis alchimique, au sens le plus authentique qu'il convient de donner à ce mot. On le sait, toute alchimie est aussi un enseignement : celui de Crazannes, guidé par les auteurs de ce livre, permet d'en apprécier l'immense richesse.

Samuel Besançon fut le pasteur de Royan de 1939 à 1951. Un homme d'idéal, en même temps qu'un esprit volontiers ironique. Pendant toute la guerre, et plus particulièrement durant la poche, il devint un des chefs de la Résistance royannaise. Comme nombre de ses compatriotes, il subit le bombardement de 1945. Puis il fit tout pour secourir la ville et très vite pensa qu'une bonne façon de le faire était d'élever une sorte de mémorial du souvenir aux victimes. Il établit la liste des morts, ce qu'il considérait comme l'essentiel de sa mission, puis raconta ses souvenirs encore brûlants. Mais, homme réservé, il négligea de les publier. Ces mémoires, exceptionnels de vérité, mêlant l'humour du quotidien à l'absurdité du dra- me, sont le plus beau texte jamais écrit sur Royan, ville qu'on prétendait ''bombardée par erreur''.

Où trouver ailleurs qu’ici les monjhettes piates (haricots) qui fondent sous la langue, les melons éclatés de soleil de la Saintonge intérieure, les délicieux grillons, les crevettes grises parfumées au fenouil, les moules de la Saintonge maritime, les écrevisses pêchées dans la Boutonne qui serpente au milieu des prés, les délicieuses huîtres de Marennes-Oléron, la jonchée au goût d’enfanceà ?

Né de la genèse d'un homme et de sa région, cet ouvrage vous fait découvrir le littoral charentais au travers de ses ports pittoresques et charmants et des hommes qui y vivent. Le livre a su conjuguer intérêt et esthétisme avec 300 images sur 37 ports mais aussi sur la pêche, les îles et toute l'activité côtière. Pierre Loti décrivait la Charente maritime comme l'une des plus généreuses. Elle compte parmi les plus visitées de France. Ce travail a demandé plusieurs années, de nombreux reportages, 4000 clichés et c'est avec beaucoup d'émotion que nous le partageons.

En l'an de grâce 1573, à La Rochelle, des hommes meurent chaque jour, de part et d'autre des remparts. Attendu par un trône en Pologne, Henri III se montre las d'un siège qui s'éternise et ne cherche plus qu'une porte de sortie honorable... Pourtant, Constance et Mathieu, dont l'idylle dépend peut-être de la durée du conflit, ne peuvent guère se réjouir des rumeurs de paix qui circulent avec insistance depuis plusieurs jours. Doivent-ils pour autant souhaiter que la guerre se poursuive ? Autour d'eux, la ville grouille de tout un peuple plein de saveur : commerçants anabaptistes qui prêchent l'excès, soldats en ripaille, nobles qui hésitent entre l'idéal et le lendemain... Un texte vigoureux et généreux, au sens où la vie jamais n'en est absente.

Publié sous la forme d'un dictionnaire, cet ouvrage est un hommage à la mémoire de peintres de la Charente-Maritime, qu'ils le soient de naissance ou d'adoption, professionnels ou amateurs, décédés à ce jour. Les 163 notices biographiques sont illustrées par 234 reproductions en couleurs. Ce dictionnaire s'adresse aussi bien aux professionnels qu'aux amateurs de peinture qui devraient y trouver un outil indispensable.

Cet ouvrage qui se parcourt comme un guide des mégalithes du département de la Charente-Maritime nous entraîne des côtes charentaises jusqu'aux limites de la Saintonge et de l'Aunis à la découverte de ces monuments figurant parmi les plus anciennes constructions au monde, témoignages d'un peuple vivant sur ces terres, il y a plus de 6 000 ans. Ces pierres érigées vers le ciel, pour porter l'âme des ancêtres, traces spirituelles et culturelles de ces Hommes, furent édifiées par centaines sur le territoire, qui à cette époque voyait encore l'archipel charentais rattaché au continent. De nos jours, seule une soixantaine de sites subsistent, dont certains conservent des éléments majeurs de l'art mégalithique régional, tel l'un des dolmens d'Ardillières au coeur des plaines de l'Aunis qui présente une crosse ou un "bâton de berger" sculpté sur l'un de ses piliers. Sur le bord de l'estuaire de la Charente à Saint-Laurent-de-la-Prée ce sont les énigmatiques "pierres closes" qui conser- vent tous leurs mystères. Plus en amont à La Vallée au sud-est de Rochefort, le dolmen de la Roche impose par son impressionnante dalle de couverture de plus de 50 tonnes. Tout au sud du département à Montguyon se dresse le plus majestueux et impressionnant monument de la région, la Pierre Folle. Cet ouvrage répertorie, décrit et localise les monuments mégalithiques connus et moins connus de la Charente-Maritime, ainsi que les toponymes pouvant laisser penser à l'existence d'un monument aujourd'hui disparu. Chacun pourra ainsi prendre conscience de la richesse de la Charente-Maritime dans le domaine du mégalithisme. L'ouvrage constitue aussi un bon guide pour visiter ces sites témoins de la période du Néolithique.

Du château d'Angoumois à la faillite parisienne, Jean Jézéquel conduit son lecteur avec assurance à travers six siècles d'une histoire familiale singulièrement tourmentée, celle des seigneurs de La Rochebeaucourt dont le château se situe aux limites de l'Angoumois et du Périgord et dont les responsabilités politiques ou militaires furent souvent de premier plan tant dans les trois provinces charentaises qu'à Paris, aux XVIème et XVIIème siècles. Parce qu'il s'appuie parfaitement sur le fonds Galard de Béarn déposé aux Archives départementales de la Charente, ce livre suscite un plaisir grandissant, page après page. Il se limite à quelques documents de base pour le moyen-âge puis s'étoffe progressivement pour accueillir, de plus en plus vivantes, les correspondances et avec elles, l'intimité de cette grande famille, des péripéties les plus banales jusqu'à l'aberration de la banqueroute finale. L'étroitesse du sujet n'est qu'apparente. Comme l'écrit joliment Jean Meyer, professeur à la Sorbonne : ''Cette ''carotte''-au sens glaciaire du terme - pénètre dans des profondeurs que l'histoire générale ne peut, normalement, pas atteindre.'' Chacun se prendra à aimer ces figures disparues, avec leurs joies, leurs peines, leurs amours, leurs haines avouées ou inavouées, leur sens du patrimoine et leur goût de la parade. Il s'agit là d'un grand livre d'histoire qui sans aucun doute fera date.

A Paris, la Révolution claque. En Vendée, on pressent que la catastrophe est imminente ; même si on est plus préoccupé par les récoltes que par les idées nouvelles, car il faut vivre, se battre contre la terre, fabriquer un pain qui ne cesse d'augmenter. Et, en 1793, l'orage éclate, alors on se bat contre l'homme. C'est l'insurrection, l'occupation, partout le feu, la guerre civile, la guerre qui n'épargne pas Le May-sur-Evre et ses habitants. Le May-sur-Evre, c'est un petit bourg des ''Mauges''. Ses habitants, Maurice Fradin les connaît mieux que quiconque. Il nous fait vivre avec eux, aimer et rire avec eux, pleurer et mourir avec eux. '' Du Sang et des Larmes...'' Pour ressusciter ce petit monde, il a fallu que l'auteur se livre à un remarquable travail de recherche dans les archives locales. Il est vrai qu'il est chez lui en Vendée, c'est sa terre. Il est chez lui aussi à Evreux où il vit une partie de l'année et Evreux c'est la ville du terrible Général Turreau, l'homme ''des colonnes infernales'', l'un des responsables du génocide. Une histoire poignante qui est superbement mise en scène dans un décor criant de vérité. Un petit bourg, un grand livre.

Exhumant les dossiers de l'ancien Présidial d'Angoumois, l'auteur fait revivre des personnages pittoresques mêlés à des affaires parfois tragiques, quelquefois révoltantes, mais toujours intéressantes à découvrir car elles montrent la mentalité d'une époque à l'égard de la misère, la violence ou l'injustice. A l'arbitraire répondaient les cris et les refus de groupes sociaux très solidaires. Refus qui se manifestait par les ''émotions populaires'', véritables révoltes. Gabriel Delâge sait rendre ces témoignages extrêmement vivants, s'effaçant devant la saveur d'un dialogue ou résumant, non sans humour, les digressions de greffiers par trop bavards... La faim et les affamés, avec les terribles hivers de 1709 et 1739 forment bien sûr une partie importante de l'ouvrage mais d'autres manifestations de révoltes sont décrites, que ce soit à cause du recrutement, de la soldatesque, de seigneurs abusifs ou de prêtres rejetés par tout un village, mais aussi des violences dues aus coutumes : Mardi-Gras, charivaris, duels La répression n'est pas oubliée. Gabriel Delâge nous fait pénétrer dans l'angoisse des instructions judiciaires où sévit encore la ''question''. Aux cris atroces des ''interrogés'' succèdent des images plus riantes de prisonniers vivant à la ''bonne franquette'' avec leurs geôliers ou s'évadant de temps à autre. Les peines telles que le pilori, fouet ou exécutions n'étaient pas rares en Angoumois. Les bourreaux eux-mêmes font l'objet d'un chapitre. Mais il n'y a aucune curiosité malsaine dans l'ouvrage de Gabriel Delâge. Celui-ci se garde bien de juger une époque pas si éloignée de la nôtre.

C était en Charente, dans le village de mon enfance niché au creux de l une des boucles du fleuve, durant les années troubles de l Occupation. Nous étions cinq. Cinq comme les doigts de la main. Il y avait Mimi, Laure et Josette que les garçons, pour la faire bisquer, appelaient Chaussette. Une pour cinq. Cinq pour une ! Nous ne faisions rien les unes sans les autres. Solange, Mimi, moi et les autres. Mon histoire est celle d une bande de garnements et d une fille de la campagne qui vivent sans doute leurs plus belles années d insouciance au milieu des vignes... et de la guerre.

"Dans le paradis créchois, la fête n'aurait pas été complète s'il n'y avait pas eu les cousins. L'arrivée de Michel - fils de Robert - qui n'avait pas tout à fait un an de plus que moi, constituait un immense bonheur, l'assurance d'un mois de rigolades ininterrompues. Son inventivité dans le domaine des bêtises était prodigieuse. On pourrait parler d'une sorte de génie. Et puis cette gouaille, cet argot si pittoresque qui m'enchantait et qui l'amenait, par exemple, à apostropher un cycliste encombré d'un énorme sac à dos : "Et alors ? t'emmènes de la boustifaille pour huit jours ?" Mes parents ne me reconnaissaient plus : comment cet enfant si sage, qui passait des journées entières à lire, pouvait-il se laisser entraîner dans les équipées de ce galopin de Michel ? Ils étaient stupéfaits et moi, je riais, je riais à en perdre le souffle." Le regard émerveillé d'un enfant sage des années quarante découvre le paradis poitevin, les tartes des grands-mères, les trésors des greniers, les journées entières passées à jouer avec les cousins. Mais un jour, le paradis s'estompe, disparaît et laisse la place à l'inquiétude, à l'angoisse et au drame. Comment survivre à la perte de cet âge d'or ?

Tout commence par le visage d'une jeune femme en coiffe. La tête est ronde, le capot vient de Marans. Qui est la jeune femme ? L'enquête semble condamnée à demeurer incertaine. Bien que des présomptions... Peu importe. Quel personnage ! L'ébauche, à elle seule, de plusieurs romans. Elle était Rochelaise, d'un faubourg ouvrier ; elle posait pour des cartes postales. C'était aux premiers temps de la fixation du folklore. Autrefois, coiffes et cagouille. Aujourd'hui, quelques graines d'identité sous forme de passerose. Un simple objet de consommation ? Ce n'est pas sûr. Tout attachement régional est un jeu mêlant réel et imaginaire. L'un irradiant l'autre, à tour de rôle. Cette chaleur qui étreint d'être Charentais... On part d'une carte postale, on reconctitue les fibres d'un pays. Une marandaise comme symbole des Charentes ? Ou cette chaleur qui étreint comme métaphore d'une enfance.

Paru en 1829 à Paris, "Ernest ou le travers du siècle" connut un succès foudroyant qui lui valut de nombreuses éditions et en firent le best-seller de l'époque romantique. Son auteur, Gustave Drouineau, un enfant de La Rochelle, était alors un des au- teurs les plus connus du tout-Paris littéraire. L'oubli qui, aujourd'hui, occulte son nom, vient certainement du naufrage psychi- que qui affecta Gustave Drouineau pendant près des quarante années qu'il passa à l'asile dirigé par le père d'Eugène Fro- mentin. Ernest, le héros-titre, préfigure en quelque sorte ce destin maudit. Son histoire qui, plus tard, inspira celle de Rubempré et de ses "Illusions perdues", est tout simple : refusant le charme et l'équilibre de vie de son Aunis natal, Ernest se perd dans l'atti- rance de Paris et de la gloire littéraire. Personnage indécis et déchiré, sorte d'adolescent prolongé qui attire le malheur autour de lui et sur lui, parce qu'il ne sait pas résoudre son propre choix de vie, Ernest ne pouvait que plaire à son époque, celle du mélodrame et des tourments romantiques.

Les Aubiers : une maison isolée, chargée d'histoire et de légendes, au coeur du Marais poitevin. Contre l'avis de sa famille, Bella a décidé d'y passer ses vacances d'été. Le marais: étrange et fascinant domaine sur lequel règnent les oiseaux, et où toutes les passions humaines, amour, amitié, haine, jalousie, prennet parfois un caractère inquiètant. Prise au piège de son propre rêve, comment Bella réagira-t-elle face à cet univers si particulier qui rôdent, dans l'ombre des canaux ou au fond du parc d'un vieux château, les sortilèges et les mauvaises fées?